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mercredi 8 septembre 2010

Mes ancêtres Dufour étaient protestants (1ère partie)

La maison des Dufour à Villard

Comment d’un échec total tirer une information partielle.

Comment ne pas être agacé ? Alors que je n’avais pas de difficultés pour remonter dans la généalogie de leurs alliés ou voisins, quel sortilège faisait que je n’obtenais, malgré des mois pour ne pas dire des années de recherche, que des informations lacunaires sur mes ancêtres Dufour ? Certes, j’avais les noms de ces aïeuls : Aimé vers 1650 dans le petit hameau de Villard sous Collonges ; Jean Aimé, né vers 1685 ; Étienne enfin, qui lui, avait une date de naissance précise, le 21 août 1709, à Villard toujours, comme ses père et grand père.

C’était déjà quelque chose sans doute. Mais il y avait encore plus agaçant. Impossible de trouver leurs dates et lieux de mariage, même si, là encore, le fiasco n’était pas complet, je disposais du nom de leur épouse,  respectivement : Huguenine de Chaudens, Françoise Rosset et Marie Curtet. Ces épouses étaient des étrangères car aucune autre occurrence de ces noms ne pouvait être trouvée à Collonges ni dans les villages voisins. D’où venaient-elles ? Où mes ancêtres les avaient-ils dégotés ? Pourquoi n’avaient-ils pas, comme tous leurs voisins, chercher épousailles dans leur proximité immédiate ?

Pour la femme d’Etienne, Marie Curtet, il m’a rapidement semblé qu’elle venait de cette Savoie, alors terre étrangère même si elle commençait juste derrière le Rhône qui bordait le territoire de mes ancêtres. Les Curtet sont très nombreux à Vulbens, Chevrier, 2 petits villages que l’on aperçoit très bien de Villard. Pas de vrai mystère, donc, il suffit de chercher systématiquement. Ceci dit, je n’ai pas encore trouvé. Le refus des Archives départementales de Haute-Savoie de diffuser l’état civil sur Internet, contrairement à leur petit voisin de l’Ain, ne facilite pas les recherches.

Pas de trouvaille pour Marie Curtet, donc, mais pas de mystère non plus. En revanche, Huguenine Chaudens et Françoise Rosset continuaient de me narguer dans leur originalité absolue. Il y avait bien des Roset, mais pas de Rosset et point du tout de Chaudens, de près ou de loin.

Je finis pas délaisser cette question sans solution, résigné à ne jamais savoir, finalement pas mécontent de cette originalité qui distinguaient « mes » Dufour de leurs compatriotes et notamment  de tous ces autres Dufour, nombreux à Collonges et dans le village voisin de Pougny.

Quelque chose me disait pourtant que ce mystère devait trouver son origine dans un événement quelconque parce qu’ensuite, cette « originalité » disparaissait totalement. Pendant tout le XVIIIème siècle, les Pierre Dufour qui se succéderaient, épouseraient des Perréal et des Jacquemet bien de « chez eux ». Seul le dernier de cette litanie de Pierre réintroduirait de la fantaisie (et donc des difficultés pour moi) en allant épouser en Chablais, à plus de 50 kms de chez lui,  une Favre dont le nom si fréquent dans l’Ain m’a égaré pendant longtemps. J’y reviendrai un jour.

Cet événement, je pensais qu’il fallait le chercher peut-être dans les ruptures introduites en Pays de Gex par le protestantisme. J’avais vu des Choudens protestants à Pont d’Ain (mais pas de Dufour). Comment aller au-delà de cette intuition ?

Je me mis à compulser tout ce que je pus trouver sur Internet de vieux grimoires concernant le protestantisme dans l’Ain et particulièrement dans le Pays de Gex, avec l’aide de Gallica, la bibliothèque numérique de la Bibliothèque de France, et de Google Books (que l’on ne remerciera jamais assez).

Et un jour, j’ai trouvé dans une liste des familles « ayant émigré ou cherché à émigrer », après la révocation de l’Edit de Nantes, en 1685 : « Dufour, Villard ». Comme il n’y a qu’un Villard sur la paroisse de Collonges et qu’une famille à Villard à l’époque et que cette famille est celle de mes ancêtres Dufour. Je tenais enfin le fil.

1 commentaire:

  1. Pour tous ceux qui aiment beaucoup l’histoire, celle des anecdotes, la petite ou la grande, tes nombreux récits piquent la curiosité et arrivent même à tenir les esprits en suspens.Merci de ce partage et surtout ne t'arrête pas !!!un roman est au bout du chemin...

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