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lundi 7 mars 2011

Coup de folie chez les perruches

En ce début de mars, est-ce le retour du soleil ou toute autre raison, mais mes voisines les perruches sont en pleine folie. A de rares périodes de calme relatif succède une agitation continuelle qui se propage dans tous les platanes de la pièce d'eau. Les battements d'ailes sont presque aussi bruyants que les cris, pourtant bien aigus de ces volatiles. C'est qu'on se sert de ses ailes non seulement pour se déplacer mais pour se chamailler, se battre, s'impressionner, se chasser au loin. Quelques exemples :


Voici 2 couples bien paisibles qui, perchés tout en haut des arbres, prennent le soleil tranquillement.



Mais c'est sans doute une situation intolérable pour certains. Ils viennent bouleverser cette douce sérénité et chacun, qu'il le veuille ou non, est obligé de se mettre au diapason et de s'agiter frénétiquement à l'instar des autres.






Finalement, ce petit coin tranquille, là-bas, au sommet des platanes, est devenu invivable et tout le monde se voit contraint de quitter les lieux.


 Ceci n'est qu'un exemple. Je pourrais en citer des dizaines semblables. Partout l'aggessivité semble avoir remplacé la tendresse que j'avais cru pouvoir noter dans ma précédente chronique que je leur avais consacré en février.

Regardez encore cette altercation entre 2 mâles qui ne semblent se disputer, ni femelle ni nourriture. Ils veulent en découdre, un point c'est tout.






Le voilà tout seul maintenant. La belle affaire et la belle victoire !
On ne respecte plus rien. Lorsqu'une femelle a montré, en attendant sagement, faussement indifférente, qu'elle agrée la cour de l'un des mâles, les autres représentants de la gent masculine  respectent d'habitude cette idylle naissante en fonction du principe "ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas que l'on te fasse". Cela se passait ainsi en février ; plus maintenant. Le respect d'autrui, la galanterie, c'est fini. C'est la lutte de tous contre tous.

Ce mâle est en train de déployer tous ces charmes devant cette femelle qui lui tourne certes le dos mais qui ne s'enfuit pas. Il commence donc à se rapprocher, sentant que l'affaire est bien engagée.




 Il marque une petite pause pour juger de l'effet qu'il a produit. Elle ne s'est pas tournée vers lui, mais elle n'a pas fui non plus, ce qui est encourageant. Il vole vers elle, tout feu tout flamme.



On dirait même qu'elle lui a jeté un coup d'oeil. Il se penche encore un peu plus, prêt à s'installer sur la même branche qu'elle, dernière étape avant de commencer sérieusement sa cour.


Mais arrivé là, tous ses projets s'écroulent. Un olibrius fond sur le couple en train de se former. Soupirant et dulcinée en reste pantois.

La femelle semble apeurée, mais c'est son soupirant qui s'éloigne devant l'agresseur.





La 1ère frayeur passée, il décide de retenter sa chance. Son agresseur paraît indifférent, plus soucieux de sa toilette que de la belle.  L'attitude incompréhensible de l'agresseur renforce mon impression que tout ceci relève de la pure méchanceté.

 Du coup notre vaincu revient s'installer en face de la femelle qui ne se détourne pas. Après tout, c'est elle qui choisit, semble-t-il se dire. Il se tend vers elle, presque implorant.


Malheureusement sa cour sera de courte durée. L'attaque est si brutale que je n'ai pu saisir son déclenchement. Dès que notre soupirant perçoit un geste d'hostilité, il bondit pour passer sous son agresseur. Mais le méchant, comme tous les méchants, est habile et il plonge en piqué tel un Messerschmitt en 1940.



La femelle que toute cette violence avait exaspérée, avait bondi au loin ; finalement elle se pose à nouveau sur la même branche, pendant que son soupirant s'arrête lui aussi, mais à distance respectueuse.


Quant à l'agresseur, il va prendre ce qu'il estime être le prix de sa victoire.A les voir, elle et lui, face à face, on a bien l'impression que "cela va marcher", à condition qu'il veuille bien changer de méthode.


Il se met alors à faire le beau.




Il ne saute pas sur elle comme on aurait pu le craindre. Il se pose en dessous d'elle en signe de déférence. Malis, chassez le naturel, il revient au galop. En prenant la place que le code de bonne conduite lui enseigne (le code de bonne conduite, sans doute, mais aussi le souci pragmatique de réussir car, sans ce respect affiché, la femelle s'enfuirait) il n'a pu s'empêcher de rouler les mécaniques, bousculant quelque peu la belle qui n'apprécie guère. Vous l'avez vu comme moi. La réaction de la femelle est immédiate :elle s'enfuit illico presto devant les avances brutales de ce malpoli.




Et voilà ce que cet imbécile a gagné : il reste tout seul ! 


Tout ceci n'est pas très brillant. Je ne vous ai pas, pourtant, raconté le pire. Regardez plutôt.

Deux perruches s'aimaient d'amour tendre. Qiuand nous les rencontrons, les préliminaires sont terminés depuis logtemps.




Qui  pourrait oser  venir troubler ce charmant duo ?
On a bien vu passer à l'arrière plan une autre perruche, mais elle a pudiquement disparu.


C'est donc tout naturellement qu'ils s'acheminent vers la concrétisation de leur amour.

Mais voilà qu'au moment fatidique, le mâle que l'on avait vu passer et que l'on croyait disparu est réapparu à quelques dizaines de centimètres, visiblement passionné par le spectacle.


Comme le pervers qu'il est, il se rapproche sournoisement jusqu'à se trouver juste à côté de nos amoureux.




Peut-être l'avez-vous déjà remarqué : quand, dans son mouvement de balancier caractéristique de l'amour chez les perruches, l'amant se redresse, le voyeur fait semblant de se désintéresser de la scène. Puis, dès que l'autre se courbe sur sa partenaire, il se délecte du spectacle sans la moindre vergogne.



Peut-être est-ce un jeune qui cherche à s'instruire concrètement dans un monde sans livres et sans Internet, mais la jeunesse n'excuse pas tout. Il est des comportements tout simplement inqualifiables dans l'univers, strictement monogame, des perruches (comme de la plupart des oiseaux).

Les mauvaises manières sont contagieuses. Voici que surgit un 4ème larron qui bouscule le voyeur mais dérange aussi le couple d'amants. Cette fois, c'en est trop. L'amant déploit ses ailes, prêt à tout.


La femelle, toujours engagée sous lui,  en fait autant.


Tout le monde s'égaille dans toutes les directions. Ce n'est pas dramatique, me direz-vous. Mais si ! J'avais été si  frappé par la tendresse que manifestaient, après l'amour,  les 2 partenaires : au lieu de simplement, comme tant d'autres, se tourner le dos  pour passer à autre chose (cigarette, bouquin ou ronflements), ils continuaient à échanger des gestes d'affection, à se prodiguer des attentions, semblant même se donner des "bécots" (pour s'épouiller ?). Je suis très déçu et je trouve lamentable que s'installent, dans la colonie des perruches de Draveil, ces pratiques de soldatesque excitée.


Et voici notre couple séparé, bien malgré lui.

Ceci dit, je confesse que mon explication par un changement d'atmosphère n'en est pas une. Encore faudrait-il chercher à trouver une ou plusieurs raisons à cette brusque et radicale modification de la vie sociale.

J'ai passé du temps à observer le comportement apparemment erratique de mes perruches et il me semble avoir trouvé un commencement d'explication. La raison de cette frénésie qui semble posséder une bonne partie de la colonie a, selon moi, un motif tout à fait concret. Le comportement incohérent des perruches obéit, en fait,  à une logique. Agressivité, brusque envie de bouleverser tout ce qui semble paisible et ordonné, oubli des conduites autrefois mieux réglées, tout ceci trouve son origine dans un phénomène objectif que l'on peut essayer de décrire.

C'est tout au moins mon opinion. Je vous en laisserai juge, dès que je trouverai une minute pour continuer mon récit.

PS. Toutes les photos ont été prises le même jour, le 4 mars 2011. Dans chaque séquence, j'ai conservé l'ordre de la prise de vue pour ne pas en modifier l'ordonnancement temporel. On peut ainsi les regarder comme des documents bruts, sans le discours anthropomorphique que je leur plaque dessus.

1 commentaire:

  1. Bonjour,
    un petit passage par votre page/perruches de Draveil après la vague de froid que nous venons de connaitre....Etant draveilloise, leur sort m'interesse. j'espère qu'elles n'ont pas trop souffert.
    Cordialement,
    sylvie

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