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lundi 2 mai 2011

Un hameau dans le Mercantour, Roya.

Je continue ma quête d'images des lieux fréquentés par mon oncle pendant la seconde guerre. mondiale. La dernière fois ("Vous avez dit Crousette ?"), j'ai essayé d'aborder par le sud  le col de Crousette qu'il gardait pendant l'offensive italienne de juin 1940, mais la neige m'avait empêché d'atteindre le sommet. Cette fois-ci, j'arrivais par le nord du massif du mont Mounier, par le hameau de Roya. Je n'avais pas l'ambition de monter au col car, de ce côté, la neige était encore plus abondante et les pentes suffisamment accentuées pour faire craindre un risque d'avalanche. Il avait neigé un peu deux jours avant et j'ai vu des traces de coulées. Pas question de tenter le diable, même si j'avais mes raquettes, cette-fois-ci. J'aime bien me promener seul dans une montagne totalement déserte à cette saison, mais il faut savoir raison garder. De plus, la météo n'était pas encourageante, annonçant des orages. Elle ne se trompa malheureusement. pas J'allais donc  me contenter d'une promenade autour du hameau de Roya. Je ne le regrettai pas tant cette petite vallée en cul de sac m'a séduit.

Roya ne m'éloignait pas de mon oncle qui avait commandé le "point fort" de Roya d'août à octobre 1939. Un point fort, c'était un avant-poste chargé de retarder l'avancée de l'ennemi, le temps pour les "points de résistance" de se mettre en ordre de bataille. Roya était en amont de 3 points de résistance depuis la Tinée : les cols de Crousette, de Crous et de Pal, ces 2 derniers étant équipés de blockhaus ou casemates avec artillerie, mitrailleuses et mortiers. En revanche, les points forts, comme Roya, étaient tenus par une section de fusiliers-voltigeurs, c'est à dire, une vingtaine d'hommes,  commandés par un sous-lieutenant. 

En bleu, les points tenus par le 74ème bataillon alpin de forteresse
(PC à Guillaumes) auquel appartenait mon oncle.
En vert, le 73ème. Ne pas tenir compte du blockhaus marqué Isola, il était italien !

Henri Dufour n'était encore qu'aspirant lorsqu'il fut nommé à ce poste selon l'ordre de bataille établi par le Corps d'armée en date du 25 août 1939. Il y restera jusqu'au 12 octobre, date à laquelle la section fut repliée sur Péone pour prendre ses quartiers d'hiver. La section ne réoccupera Roya que le 10 mai 1940, c'est à dire à peu près  à la même période qu'aujourd'hui, mais Henri Dufour aura changé de mission et sera chargé à cette date du point de résistance du col de Crousette.



Henri Dufour avec ses hommes, tout fiers d'avoir capturé ce renard.
La section n'a pas l'allure très militaire. 
Heureusement le jeune officier de 22 ans ne se laisse pas aller. 

Roya est un petit hameau à 1500m d'altitude, que l'on atteint après 7 kilomètres d'une petite route sinueuse, particulièrement étroite, qui remonte le long d'une vallée très encaissée.  Cette vallée débouche sur la Tinée un peu en amont d'Isola, à la hauteur de Douans. 


 Le hameau de Douans, au débouché de la vallée de Roya, 
sur la rive gauche de la Tinée.

Juste à côté de Douans.

On imagine ce défilé facile à défendre car il n'existe aucun moyen d'éviter ce passage étriqué entre la montagne et l'a-pic du torrent. Le secteur est pourtant très solidement fortifié car avant 1947 et la rectification de frontière postérieure à la guerre, la frontière franco-italienne ne suivait pas, à cet endroit, la ligne de crête des Alpes : elle s'infléchissait fortement vers la vallée à la hauteur d'Isola et suivait de très près le cours de la Tinée sur plusieurs kilomètres. Napoléon III avait joué les grands seigneurs en prenant le risque stratégique de complaire aux goûts de chasseur de Victor Emmanuel. Si le tracé de la frontière était resté le même, Isola 2000 aurait été en territoire italien, de même que la totalité du Mercantour au sud d'Isola. Je reviendrai un jour sur cette histoire qui comporte des épisodes amusants.

L'armée italienne pouvait donc masser des troupes sur le versant ouest de la montagne après avoir franchi le col de la Lombarde et atteindre ainsi rapidement la vallée qu'elle pouvait remonter vers l'Ubaye ou descendre vers Nice. Tel était le plan de juin 40 et des combats eurent lieu près d'Isola et au débouché de la vallée de Roya (à ne pas confondre avec celle du côté de Tende). Je gare d'ailleurs ma voiture juste à côté d'un monument dressé en l'honneur du chasseur alpin Désurmont, tué ici en juin 1940, sans doute par un obus car aucun italien ne réussit à franchir la Tinée.



Je pensais monter jusqu'à Roya en voiture mais la route était fermée par des travaux d'élargissement et je dus faire les 3/4 kilomètres à pied. A la montée, ce fut un plaisir mais, lors de la descente, après 20 kms de marche, j'en avais ma claque de cette jolie petite route qui m'échauffait les pieds.


Nous sommes alors à 1300 m et c'est le printemps. Je vais peu à peu retourner en hiver.

Au loin, la frontière italienne actuelle (et ancienne, sur cette portion).


Ce n'est pas un tank qui monte, mais le camion qui va décharger les déblais. Au fond, c'est Isola 2000 que l'on verra mieux sur la photo suivante.

Sur la photo originale, on aperçoit le sommet d'une remontée mécanique. 
Avant 1947, la partie enneigée était italienne.
Les blockhaus qui dominent Isola étaient italiens.

La route avait besoin d'une sérieuse réfection. Même le ciment destiné à éviter l'éboulement du talus se décolle et menace de tomber sur la route.


Un petit plaisantin, se prenant pour un chasseur magdalénien, habile à utiliser les irrégularités de la paroi pour en faire un dessin, a su tirer partie de l'horrible ciment.


Voici qu'apparaissent les premières montagnes de la vallée de Roya....

Le Mont Ferrand 2352 m.

et les premières maisons ainsi que la première chapelle.


Les maisons d'habitation adoptent souvent ce style, tout en hauteur.



La Poste (souvent des jeunes femmes) dessert touts ces petits villages d'altitude, l'année durant. La postière a profité de la pause de midi des ouvriers pour monter jusqu'au village. Comme j'ai pu le constater dans d'autres occasions également, c'est l'occasion  pour les habitants d'échanger quelques mots, souvent le seul échange verbal de la journée. La postière s'étonne que je sois venu de si loin (!) à pied. Elle a bien repéré ma voiture, sans imaginer que j'allais à Roya. Elle veut absolument me redescendre dans sa fourgonnette. Dommage, je viens d'arriver.

Cette maison est typique : l'écurie en bas, qui sert de chauffage et l'habitation humaine au dessus. A côté la grange, bien plus grande car il faut abriter le foin pendant de longs mois.


La grange est en très mauvais état, à moitié déjà écroulée, comme beaucoup de granges : le toit de planches de mélèzes (les tavaillons de Savoie) se délité faute d'entretien ; la belle charpente pourrit  et s'effondre, ne laissant qu'un trou entouré de murs. Ce spectacle désolant qui ne cessera de se renouveler lors de ma ballade serait inimaginable en Suisse ou même dans certaines régions, aussi touristiques, d'Espagne.


En face de la maison, une chapelle dont je n'ai pu identifier l'occupant.(Depuis la rédaction de cette chronique, une lectrice qui connait bien Roya pour compter des ancêtres parmi ses habitants, m'informe qu'il s'agit de saint Pieere. Qu'elle en soit remerciée)



 Ce brave saint ne dédaigne pas les bonnes choses, comme un petit apéro régional.



J'ai compté au moins 4 chapelles dans le hameau ainsi que de nombreuses croix de mélèzes, dont certaines datées du XIXème siècle. 






Mais la vraie surprise, c'est de découvrir dans ce hameau une véritable église, une grande église, que je n'ai pas pris le temps de visiter (clé disponible au gîte).



Le petit cimetière, en bas de l'église est récent. Il a sans doute été déplacé d'autour de l'église. IL a néanmoins un charme tout agreste.



 Sur le mur de l'église, la plaque des morts pour la France de la Première guerre mondiale : 18 morts !


C'est dire si la vallée était peuplée au XIXème siècle. Le nombre de granges me le montrera à l'évidence : Roya n'est pas seulement un hameau, qui devait être coupé du chef-lieu, Saint Etienne de Tinée, pendant de longs mois ; c'est aussi le centre d'un ensemble économique très actif  avec ses cultures en terrasse et ses pâturages.





Au début du XXème siècle, Roya voyait sa population s'accroître régulièrement avec un solde des naissances sur les décès de 3 unités par an : une moyenne de 6 naissances contre 3 décès sur la période 1906 à 1914 que j'ai consultée sur les registres (mis en ligne) qu'un conseiller municipal tenait sur place par délégation du maire de Saint Etienne de Tinée.. Les 18 morts de 14-18 allaient introduire une rupture démographique encore plus radicale qu'ailleurs car la communauté était totalement endogame. Entre 1904 et 1914, sur les 2 ou 3 mariages  annuels (ce qui montre une belle dynamique), je n'ai trouvé que 2 mariages concernant un époux né hors de la vallée : un négociant en bois, originaire de Valdeblore qui épouse à 37 ans une petite jeunette de Roya de 20 ans et un cultivateur installé à Roya mais originaire de Tourrettes sur Loup. Tous les autres sont nés à Roya de parents nés à Roya.



Du coup le stock de noms de famille est limité car on n'a pas utilisé lici a solution pratiquée dans les vallées savoyardes, confrontées elles aussi au même problème d'endogamie. En Savoie, il y a beaucoup de noms composés : au patronyme du père, on ajoute celui de la mère, et voici une nouvelle lignée qui commence. Comme, enfin, je n'ai trouvé aucune mention d'autre lieu-dit que celui de Roya, il doit être difficile de se repérer dans la généalogie d'avant 1792. Je n'ai pas essayé. Un exemple ? En 1910, 4 mariages ont été célébrés. Sur les 8 conjoints, 6 avaient Murris pour patronyme. Il est vrai que 2 des mariages prononcés le même jour, le 9 juillet, réunissaient 2 fratries : Appolonie Murris épousait Étienne Murris, tandis que son frère François Théophile Murris épousait Marie Joséphine Murris, la sœur d'Étienne Murris , selon un schéma plus fréquent au XVIIIème siècle qu'au XXème.



Une église, une annexe de la mairie, Roya avait-il une école. ? Le contraire serait invraisemblable mais ce qui est curieux, c'est qu'au début du siècle, tout au moins,  l'instituteur n'assistait pas l'officier d'état civil dont l'orthographe  épouvantable se révèle être une transcription littérale des mots,  prononcés, de plus, avec un fort accent. Ses ouailles semblent mieux écrire que lui. Sans doute cette bizarrerie s'explique par quelque conflit local dans une société fermée qui ne devait pas en manquer. Tous sont cultivateurs ou bergers. A peine ai-je vu un forgeron (encore l'autarcie), un cantonnier et un "facteur de poste".

Cultivateurs ou bergers sans doute, mais aussi maçons et charpentiers à en juger par leurs magnifiques maisons et granges. Dans le village proprement dit, on trouve des demeures imposantes .


Mais la moindre grange est superbe avec même parfois des salles voutées en pierre.


Au lieu de consulter ma carte, j'ai marché un peu au hasard en direction du col de Crous au lieu de me diriger vers le col de Crousette.


Pour aller vers le col de Crousette,il aurait fallu prendre cette vallée.

Cette grange est bien menacée par l'érosion du torrent.


On devine le tracé de chemins qui devaient être empruntés il y a peu.

Au lieu de prendre la peine de m'orienter,  j'ai continué vers le fond de la vallée par un chemin facile, pratiquement plat mais coupé à plusieurs endroits par des chutes de rochers. Je pense qu'en fait je ,ne voulais pas trop m'éloigner du village car le temps se dégradait vite. Si je n'avais pas rencontrer une habitante qui me "força" à continuer, je crois bien que j'aurais sérieusement écourté ma ballade.

La roche dont est faite la falaise qui surplombe la piste est de nature variable mais toujours très friable. On n'a pas envie de s'y arrêter, surtout par temps de pluie, très peu d'eau suffisant à déstabiliser les pierres comme je le constate à chaque averse sur la petite route qui conduit chez moi. . Les schistes notamment  ont une structure très fine, de véritables ardoises.





Le fond de la vallée

Une grange de bois qui semble tout juste sortie du Moyen-Age.


Puis je suis revenu vers le village pour essayer de trouver d'éventuels points de vue sur la vallée, me demandant si la section d'Henri Dufour n'avait pas cherché des postes d'observation au dessus de celui-ci.


Tout ce versant de la montagne, bien orienté au sud, est parsemée de granges.
Au fond, le mont Mounier.

Un détail du toit couvert de tavaillons.
Sur un pré à peu près plat, je rencontre une dame d'une soixantaine d'années en train de ramasser des pissenlits. Elle a un beau visage bronzé, entaillé de rides profondes provoquées par l'excès de soleil et des yeux très bleus, d'un bleu soutenu. Contrairement à un homme qui n'avait pas souhaité engager la conversation dans le village, elle répond très gentiment à mes questions. Elle habite Roya où elle est née. Elle me montre la maison et les granges qui lui appartiennent, juste au dessus de son champ.

 A droite, une maison qu'un citadin est en train de restaurer.
Il me montre clairement qu'il n'a aucune envie de papoter avec moi
quand je le croise un peu plus tard.




Elle doit me trouver complètement niais, stupide comme un de ces touristes qui passent sur le GR 5, quand je lui demande si c'est là qu'elle habite alors que la maison est manifestement abandonnée. La grange en arrière, étroite et haute, me fait penser à un bâtiment cistercien. J'aimerais connaître la fonction de ces différents édifices, en bois ou en pierre. Le choix des matériaux doit avoir une signification fonctionnelle. Ce sera pour une autre fois.


Ma sympathique interlocutrice vit à Roya, dans une maison du village, tout au long de l'année. Elle est seule mais reçoit la visite de ses frères, bergers, qui viennent l'été avec des moutons des Bouches du Rhône. En hiver, Roya ne compte que 12 habitants "mais, on ne se voit pas. Ils travaillent à Auron ou à Saint Etienne de Tinée, partent tôt et rentrent tard. C'est comme si on était seul".

Même si elle ne manifeste aucun agacement, je vois bien que je l'empêche de ramasser ses pissenlits et je me prépare à la laisser tranquille. "où allez-vous vous promener maintenant ?". Je lui dis assez piteusement  que je vais redescendre car le mauvais temps menace. Je sens que ma paresse la choque. "Vous n'allez pas monter à Blainon ? Il y a plein de granges et elles s'écroulent les unes après les autres". Et me voilà obligé de continuer ma ballade pour ne pas la décevoir.

J'ai à peine le temps de me retourner pour prendre une photo de ma cueilleuse de pissenlits que la pluie commence à tomber. Affublé de ma cape rouge je ne risque pas de rencontrer des animaux !




Au dessus, c'est effectivement très beau. Les granges s'étagent dans un cirque de moontagne ouvert au sud -ouest, vers mes cols de Crous et Crousette. Derrière le sommet de la montagne, ce sont les pistes d'Auron qu'il est bien agréable de ne pas voir ni même d' imaginer.



Encore une grange dont le sort est scellé à brève échéance.
Je pensais qu'au bout du demi cercle, je verrais la vallée et ainsi, de petites crêtes en petites crêtes je m'éloignais de Roya sans même me rapprocher de ce point de vue perpétuellement reporté.

Toujours le mont Ferrand dominant Roya et ses terrasses.

Au détour du chemin, une chapelle effondrée, irrémédiablement perdue.




En montant, la pluie se transforme en grêle qui crépite sur ma cape. La prairie s'anime de toutes ces petites billes de glace qui paraissent se mouvoir d'un mouvement propre, dévalant la pente en petits bonds rapides et imprévisibles. 

 Les grêlons se confondent avec les petites fleurs jaunes.

Je voulais filmer cette curieuse transformation de la prairie en un joyeux dessin animé. Mais filmer était encore moins pratique que photographier. Il fallait entr'ouvrir la cape, sortir l'objectif en évitant que la lentille ne se mouille, et viser au jugé avant de remettre le tout à l'abri et refermer la cape. Du coup, j'ai filmé avec le bouchon sur l'objectif. J'ai le son mais pas l'image !
Je me suis fixé un dernier objectif et, oh joie, c'est effectivement le point que j'attendais, le col de Blainion, d'où la vue devrait s'étendre jusqu'au bas de la vallée, jusqu'à la Tinée. Malheureusement, la grêle se double d'une montée du brouillard. Un panneau annonce un belvédère, mais il n'y a rien à voir.


Pas la peine de s'attarder, d'autant plus que le 1er coup de tonnerre retentit. Le mont Mounier résonne pendant une bonne demi-heure de coups de tonnerre qui valent mieux que des coups de canon. Je me dépêche car je n'aime guère ce vacarme même si je le sais encore lointain. Il ne se rapprochera pas et quelques éclaircies commencent à apparaitre quand j'arrive à Roya.


J'ai même droit à un bref rayon de soleil.


Puis, la pluie revient et  ce sont les 4 kms de descente sur la route dont je me serais bien passé. Comme d'habitude, je ne rencontre aucune voiture au début de ma descente, puis, presque coup sur coup, 2 conducteurs s'arrêtent aimablement pour me proposer de me prendre dans leur voiture, à quelques centaines de mètres de mon véhicule. J'hésite mais renonce car je ne vais pas salir leur habitacle. pour si peu.  Je pense à mon oncle qui passait son temps à monter et descendre avec armes et bagages, je pense au chasseur alpin Désurmont qui a perdu la vie bien bêtement juste là où m'attendent les sièges confortables, le chauffage de ma voiture (allemande) et je me dis que la vie m'est incroyablement douce.

4 commentaires:

  1. merci de parler de roya!! je suis berger dans le var et c est en estive a roya que j ai rencontrer la plus merveilleuse des femmes.Desormais on vit heureux entre plaine montagne.Les contes de fées où les princesses et les bergers tombent amoureux existe encore mais seulement a ROYA

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  2. Merci de nous faire revivre ces instants....Né à Roya j'ai pu revoir ma maison paternelle et les pâturages où je gardais les vaches et les moutons dans les années 50 à 60. Merci Michel

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  3. Merci pour ce partage. Je suis habitante de la Tinée et aussi descendante de la branche Brissi. Je fais d'ailleurs une recherche pour mon livre et je trouve ici quelques informations supplémentaires! Formidable. :)

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  4. Bonjour , je m'appelle GERMOND et mon grand père était berger au Pas de Roya. Merci pour ces belles photos. Cet été je vais essayer de voir des personnes du coin pour discuter un peu de mes origines.

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