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jeudi 6 août 2020

Beyrouth. In memoriam

Bizarrement, je n'ai pris que 4 photos de Beyrouth lors de ce voyage au Liban d'avril 1972. J'étais plus pressé de me recueillir devant le petit port de Jbeil (ancienne Byblos, une des premières cités du monde) ou de parcourir les ruines antiques de Baalbeck que de fixer le souvenir de la vie quotidienne dans cette ville qui allait être ravagée par la guerre moins de 3 ans plus tard. 

Ces quatre photos représentent un paysage urbain qui avait disparu avant même l'explosion qui vient de la désoler à nouveau. Jusqu'à une date récente, jusqu'à la crise qui épuise le pays, la spéculation immobilière était d'une ampleur inouïe.

Voici la Corniche Ain Mreysseh, bordée par la rue de Paris, à environ 1 km du lieu de l'explosion. J'ai longuement arpenté, grâce à Google Street, les rues de Beyrouth à la recherche de quelques bâtiments ayant échappé à la fureur des promoteurs. Même ces délicieuses maisons ottomanes en bordure de mer avaient déjà disparu.

Sur la droite, on pouvait voir la tour de l'Université américaine, seule bâtiment que j'ai retrouvé sur Google. Je ne comprends pas pourquoi j'ai pris cette photo sans aucun intérêt. Quand on ne prend que 4 photos, on sélectionne mieux ! IL me semble que, peu habitué à voir un gros avion survoler aussi bas des habitations, c'est lui que j'avais visé



Enfin voici la place qu'on appelait encore la Place des Canons, même si elle était devenue depuis longtemps la Place des Martyrs. Je l'ai vue en 98 ou 99 en pleine reconstruction, c'est à dire en pleine démolition / construction. Rien à voir avec le charme d'antan. Tout a été rasé.

Je n'ose imaginer ce qu'elle est devenue, si proche du lieu de l'explosion. Je n'ose imaginer ce que sont devenus tous ces gens inconnus croisés dans la douceur du printemps libanais. Ils ont traversé tant d'épreuves.






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